Alors que le Palais de justice d’Avignon est assailli par une meute de journalistes venus de partout déverser leur fiel sur les accusés et sur les hommes en général (en commençant par nous, les habitants du Vaucluse), il serait bon de remettre les pendules à l’heure et de rétablir la vérité juridique dans cette affaire de Mazan… Affaire qui, en nous offrant 50 « violeurs » d’un coup, surpasse les Mille-et-une Nuits et leur fameux conte « Ali-Baba et les 40 violeurs ».
Ce que semble ignorer la Justice avignonnaise en organisant ce barnum médiatique, c’est que l’article 222-23 du Code Pénal a changé depuis l’époque des faits : la loi du 3 août 2018 a modifié la définition du viol, admettant que puisse être victime de viol un homme contraint à réaliser une pénétration sexuelle, ce qui était impensable jusqu’alors. Tel est le cas de l’homme forcé par une nymphomane à la pénétrer, mais donc aussi de l’homme contraint par un tiers à pénétrer une femme. Et c’est bien le cas ici, vu que le mari accusé exerçait une indéniable emprise psychique sur ses « invités », contrainte morale prévue par l’article susmentionné qui réprime le viol.
De sorte que, depuis cette réforme de 2018, la plupart des accusés du présent procès sont eux aussi, d’après la loi, victimes du viol dont on les blâme… En clair, chaque viol perpétré avec un homme venu pour la première fois a deux victimes : la femme sous contrainte chimique et un homme instrumentalisé, sous contrainte psychique du mari violeur. Sachant en outre que toute réforme de la loi pénale tendant à l’adoucir ou à dépénaliser certains faits est rétroactive, les actes de 2018 et d’avant sont bien soumis à la loi du 3 août 2018.
Mais, bien sûr, tous les accusés ne sont pas innocents : ceux qui sont revenus de leur plein gré réitérer les mêmes faits n’étaient plus sous l’emprise de qui que ce soit et doivent donc être condamnés pour viol (aggravé par la contrainte chimique). Quant aux innocents injustement poursuivis depuis 2020, il est à parier que la Justice avignonnaise voudra quand même les condamner, au prix d’un raisonnement fallacieux, simplement pour ne pas perdre la face devant la meute de journalistes. Dans une telle perspective, on ne peut que conseiller l’appel pour les innocents condamnés : le jury populaire de la Cour d’assises d’appel (à condition d’en écarter les féministes fanatiques, qui ne se préoccupent guère de droit ni de vérité) ne pourra que reconnaître leur innocence et les acquitter, par simple application de la loi française actuelle.
Alexandre Rousset